Archéologiques no. 34 (2021)

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Description

Brad Loewen, Saraí Barreiro Argüelles et Catherine Cottreau-Robins. « S’adapter pour rester : continuités basques aux XVIIe et XVIIIe siècles », p. 1-18.

Ce travail fait le point sur les recherches et idées récentes concernant les Basques dans le golfe du Saint-Laurent et en Acadie atlantique. Des découvertes nouvelles et le retour aux collections existantes ont amplifié la liste des sites basques connus, et ce, dans plusieurs régions. Les recherches en archives ont progressé également, identifiant les lieux de pêche basque dans le sud du golfe, et les lieux d’enterrement de marins décédés. Ce travail révèle la complexité des activités basques selon trois thèmes : la diversité des activités basques, le rapport des Basques d’Espagne avec le pouvoir colonial français, et les rapports entre Basques et Autochtones au XVIIe siècle, en particulier les Inuits et les Mi’kmaq. Ces thèmes synthétisent les adaptations des Basques au contexte historique qui ne cesse d’évoluer au cours des 250 ans de leur présence. Puisque ces adaptations variaient dans l’espace, ce texte présente les recherches et idées récentes selon quatre régions : la Grande Baie, le sud de Terre-Neuve, l’Acadie atlantique et l’Acadie laurentienne.

This paper provides an update of recent research and thought on the Basques in the Gulf of Saint Lawrence and Atlantic Acadia. New discoveries and a review of existing collections have amplified the repertoire of known Basque sites in several regions. Archival research has also progressed, showing the locations of Basque fisheries in the southern Gulf, and of burial grounds of deceased sailors. This work reveals the complexity of Basque activities following three themes: the diversity of Basque activities, the relation of Basques from Spain with French colonial power, and the Basques’ indigenous relations in the 17th century, in particular with the Inuit and the Mi’kmaq. These themes synthesize Basque adaptations to a constantly evolving historical context over the 250 years of their presence. Because these adaptations vary in space, this text presents new research and thought in four regions : Grand Bay, southern Newfoundland, Atlantic Acadia and Laurentian Acadia.

Simon Santerre. « Les villages palissadés de la vallée laurentienne, un patrimoine archéologique unique », p. 19-38.

Les palissades suscitent la curi​_osité. Elles symbolisent le défi que les premiers colons durent surmonter, soit celui de créer une enclave de protection au cœur d’un milieu hostile, et ce, avec des moyens plutôt rudimentaires. Des forts, des postes de traite et des missions ont notamment été ceints d’une clôture de pieux. Plusieurs villages ont aussi été dotés de tels ouvrages défensifs, mais dans plusieurs cas, il s’agissait plutôt de petits fortins et de redoutes aménagés en marge des habitations et ne protégeant que quelques bâtiments importants, dont l’église, le moulin et le manoir. Toutefois, trois villages français établis à la fin du XVIIe siècle, soit La Prairie, Boucherville et Pointe-aux-Trembles se distinguent d’autres établissements ruraux. En effet, ces villages étaient entièrement ceints de clôtures de pieux dans lesquelles les maisons étaient regroupées et organisées autour d’une trame de rues. Ces trois villages ont laissé des témoins archéologiques uniques au Québec, ainsi qu’une empreinte toujours visible dans le paysage.

Palisades arouse curiosity. They symbolize the challenge that the fi rst settlers had to overcome—that of creating a protected enclave in a hostile environment with fairly rudimentary means. Forts, trading posts and missions, in particular, were surrounded by stake fences of this type. A number of villages also had defence works, but in several cases these works consisted of small forts and redoubts erected at a dist ance from dwellings and protecting only a few important buildings, including the church, the mill and the manor. However, three French villages founded in the late 17th century, namely, La Prairie, Boucherville and Pointe­aux­Trembles, differed from other rural settlements in that they were completely surrounded by stake fencing. The houses were grouped inside the fences and organized following a street plan. These three villages have yielded archaeological remains that are unique in Québec, and have left a visible mark on the landscape.

Roland Tremblay et Stéphane Noël. « Enfiler du rouge : les parures en pierres de la mission Notre-Dame-de-Lorette, L’Ancienne-Lorette (CeEu-11) », p. 39-56.

Établie sur un plateau sablonneux surplombant la rivière Lorette, la mission Notre-Dame-de-Lorette est le lieu fondateur de la ville de L’Ancienne-Lorette, près de Québec. Fondée en 1673, cette mission jésuite était occupée au départ par environ 300 autochtones, majoritairement des Hurons-Wendat, mais aussi des Iroquois convertis. Les familles occupaient des « cabanes » en écorce disposées en carré autour d’une place centrale au centre de laquelle se trouvait une chapelle en briques. En 1697, pour différentes raisons, la mission déménage plus au nord, près des chutes de la rivière Saint-Charles à l’endroit qui deviendra Wendake. À l’été 2018, d’importantes fouilles archéologiques financées par la Ville de L’Ancienne-Lorette ont été menées par l’équipe de GAIA, coopérative de travail en archéologie, en collaboration avec la Nation huronne-wendat. Parmi les objets associés à la mission Notre-Dame-de-Lorette (1673-1697), un assemblage composé de 14 perles et d’un pendentif en pierre a été recueilli. À notre connaissance, il s’agit de la plus abondante collection de parures en pierre de cette période trouvée au Québec. Le présent article vise à présenter ces objets, à explorer leur signification, ainsi qu’à susciter l’intérêt de nos collègues envers ces parures disséminées ici et là dans les collections archéologiques du Québec.

Laid out on a sandy plateau overlooking the Lorette River, the Notre ­Dame­de­ Lorette mission was the founding site of the town of L’Ancienne­-Lorette, near Québec City. Founded in 1673, this Jesuit mission was initially occupied by about 300 Indigenous people, mostly Huron­Wendat, but also converted Iroquois. The families lived in bark “longhouses” arranged in a square around a central plaza, in the center of which was a brick chapel. For various reasons, the mission moved further north in 1697 to a spot near the falls on the Saint-­Charles River that would eventually become known as Wendake. In the summer of 2018, major archaeological excavations funded by the City of L’Ancienne-­Lorette were carried out by GAIA, coopérative de travail en archéologie, in collab­oration with the Huron­Wendat Nation. Among the objects associated with the Notre­-Dame-­de- Lorette mission (1673-1697) was an assemblage composed of 14 beads and a stone pendant. To our knowledge, this is the largest collection of stone ornaments from this period found in the province of Québec. This article aims to present these objects, to explore their significance and to spark the interest of our colleagues in other ornaments of this type scattered here and there in Quebec’s archaeological collections.

Marine Puech. Note de recherche. « Fouilles en 2019 et 2020 de l’ancien cimetière Saint-Antoine (1799-1854), Montréal : inhumations en terre profane », p. 57-70.

Dans le cadre d’un projet de réaménagement dans l’emprise de la rue Peel à Montréal en 2019 et 2020, des fouilles archéologiques ont été réalisées dans le secteur ouest de l’ancien cimetière catholique Saint-Antoine datant de la première moitié du XIXe siècle. Un espace dédié aux sépultures privées du rite ecclésiastique a été circonscrit et documenté en se distinguant du reste du cimetière dans les modes d’inhumation, le recrutement funéraire et le mobilier accompagnant les défunts. En outre, certaines des fosses les plus récentes de cette section du cimetière renferment des restes humains ayant fait l’objet de dissection. Les analyses prévues permettront de documenter un pan de l’histoire de la médecine du XIXe siècle et du traitement des corps du point de vue de l’archéologie.

As part of a redevelopment project of Peel Street in Montréal in 2019 and 2020, archaeological excavations were carried out in the western sector of the former Saint-Antoine Catholic cemetery in Montréal dating from the first half of the 19th century. A space dedicated to unhallowed burials has been documented distinguishing itself from the rest of the cemetery in the methods of burial, the funeral recruitment and the objects accompanying the deceased. Furthermore, pits excavated after the first burials in the unconsacrated ground contain bodies or body parts that have been dissected. Future analyzes will document part of the 19th century medicine history and the treatment of bodies from an archaeological perspective.

Julien Riel-Salvatore. Note de recherche. « Thérèse Belleau, pionnière “fantomatique” de l’archéologie au Québec », p. 71-81.

Cette étude présente une biographie de Mme Thérèse Belleau, première professeure d’archéologie à l’Université de Montréal engagée en 1958, débutant par un survol de qu’on sait sur la vie et la formation académique de Mme Belleau. S’en suit une discussion de sa formation en Europe (thèse à l’École d’Anthropologie de Paris, études post-graduées à l’Université de Londres) et de son embauche à l’Université de Montréal. Divers fonds d’archive permettent de retracer son travail au Musée national du Canada (Ottawa), incluant des conférences, publications et fouilles archéologiques au site Hughson, en Ontario. L’engouement suscité par son engagement à l’Université de Montréal est souligné et le texte conclut par un aperçu de ses activités scientifiques aux États-Unis et en Australie après 1959.

This study presents a biography of Mrs. Thérèse Belleau, the first archaeology professor to be hired at the Université de Montréal in 1958, beginning with an overview of what can be gleaned from scientific sources about her life and academic trajectory. This is followed by a discussion of her training in Europe (thesis at the École d’Anthropologie de Paris, post-graduate studies at the University of London) and her hiring at the Université de Montréal. Various archival sources detail her work at the National Museum of Canada (Ottawa), including conferences and archaeological excavations at the Hughson site, in Ontario. We highlight the excitement that her hiring at the Université de Montréal created, and the paper concludes with a summary of her scientific activities in the USA and Australia after 1959.

Christian Gates St-Pierre. « Entrevue croisée avec Gisèle Piédalue et William Moss », p. 82-95.

Née en 1948 à Saint-Boniface (Manitoba), Gisèle Piédalue a principalement œuvré au sein de l’Agence Parcs Canada, avant de devenir archéologue consultante. Né en 1952 à Hamilton (Ontario), William Moss a fait carrière comme archéologue à la Ville de Québec.