Description
GRATTON, O. « La variation fonctionnelle des artefacts sur un site à vocation commerciale : le cas du site de fondation de Montréal à l’aube du XIXe siècle », p. 1-13.
Cet article explore la variabilité fonctionnelle des artefacts du site de fondation de Montréal entre 1805 et 1815. Le terrain a eu durant cette décennie une vocation commerciale, soulevant l’idée que certains des artefacts initialement associés à une fonction de consommation aient été en réalité des marchandises. L’objectif sera donc de voir s’il est possible d’identifier certains éléments de la culture matérielle comme des marchandises grâce aux contextes archéologiques. Pour ce faire, par le biais de l’étude des dépôts et de la distribution des artefacts, nous tenterons de déduire la nature des objets à partir de leur localisation sur le site.
This article examines the functional diversity of artifacts associated with the period from 1805 to 1815 on the site of the founding of Montréal. Since this site played a commercial role at that time, some artifacts originally deemed to have been used for consumption purposes may have actually served as merchandise. My goal is to determine whether certain material culture items can be identified as merchandise on the basis of their archaeological contexts. To that end, I will try to infer the function of objects based on their spatial distribution as well as an analysis of the site’s deposits.
LOEWEN, B. « Montréal de l’Archaïque au Sylvicole supérieur. Les pointes de projectile d’un lieu stratégique », p. 14-52.
Les pointes de projectile ont une grande valeur diagnostique pour dater les occupations et mieux comprendre leur affiliation culturelle. Dans la région montréalaise, la séquence des pointes débute à l’Archaïque laurentien et se prolonge jusqu’au XVIIe siècle. Nous y recensons 21 types récurrents, et de nombreux exemplaires non diagnostiques, dont le style pédonculé à l’Archaïque post- laurentien et au Sylvicole supérieur. Diverses approches conceptuelles aident à relier la séquence montréalaise à son contexte environnemental, culturel et socioéconomique au long de la période de 6700 à 2400 AA environ. L’analyse comprend la chronologie des types de pointes, leurs foyers d’émergence, et leur matériau lithique comme indice géographique. Par cette analyse, la nature du « lieu stratégique » qu’est la région montréalaise est éclairée, au sein du grand Nord-Est.
Projectile points have a great diagnostic value for dating occupations and for understanding the occupants’ cultural affiliations. In the Montréal region, the sequence of points begins during the Laurentian Archaic and extends through to the 17th century. We find 21 recurring types, as well as numerous non-diagnostic examples, especially the stemmed style of the Post-Laurentian Archaic and Early Woodland periods. Different conceptual approaches may be used to situate the Montréal point sequence within its environmental, cultural and socio-economic context over the period from about 6700 to 2400 BP. The analysis includes the points’ chronology, the foyers where they emerged, and their lithic material as a geographic indicator. This analysis sheds light on the nature of the Montréal region as a strategic place within the greater Northeast.
SANTERRE, S. « L’acquisition des données en archéologie québécoise et leur présentation dans les rapports d’intervention », p. 53-71.
Les rapports produits par les archéologues constituent dans bien des cas les uniques témoins de leurs découvertes. C’est donc sur ces documents que repose toute la démarche passée et à venir, car pour un chercheur désireux de récupérer les données d’un collègue, les rapports sont difficilement contournables. Mais que contiennent ces rapports ? Depuis quelque temps, on assiste à une remise en question du modèle d’économie de marché à l’intérieur de laquelle l’archéologie est généralement réalisée. En effet, plusieurs interventions effectuées au Québec le sont par des firmes, des consultants et des coopératives de travail, et ce, dans le cadre de projets de développement et d’aménagement. La qualité de ces interventions est parfois remise en question, mais en décortiquant les rapports qui en découlent, il est possible de constater que ceux-ci répondent plutôt bien aux standards non écrits de la discipline et qu’il est tout à fait possible d’utiliser ces données à des fins de recherche.
Field reports are often the only record of the discoveries made by archaeologists. These documents thus underpin both past and future archaeological work, given that it is virtually impossible for researchers not to consult them when they need access to data collected by colleagues. But what can be said about the content of these reports? For some time now, the market economy model in which archaeology is usually practised has been called into question. Many archaeological projects in Québec are conducted by firms, consultants and work cooperatives as part of development initiatives. Doubt is sometimes cast on the quality of this work. However, a detailed examination of reports on such projects has shown that they adhere quite well to unwritten standards of the discipline of archaeology and that the data they contain can definitely be used for research purposes.
DESROSIERS, P. « La pratique archéologique au Québec : Un milieu professionnel bien établi », p. 72-88.
De 2013 à 2017, les archéologues du Québec ont été très actifs sur le territoire. Une augmentation des interventions et des coûts rattachés aux projets indique que le milieu professionnel vit une croissance grâce au réflexe de protection du patrimoine archéologique qui s’implante graduellement dans la société québécoise. Chiffres à l’appui, un nouveau portrait de la situation de la pratique professionnelle permet d’identifier chez les firmes des signes de stabilité financière. Du même souffle, il est possible de revisiter un sentiment qui perdure dans le milieu soit celui de la précarité, perception qui se décline au sein des firmes qui craignent les années de vache maigre, et des archéologues qui constatent que les conditions de travail ne sont pas toujours à la hauteur d’une profession active depuis 40 ans au Québec.
Archaeologists were very active in Québec from 2013 to 2017. An increase in the number of projects and the associated costs indicates that the professional community is growing now that archaeological heritage protection is gradually becoming automatic in Québec society. In addition, according to a recent overview of the profession, there is concrete evidence that firms within the community are enjoying a certain financial stability. At the same time, they are faced with a persistent feeling of insecurity fuelled by the possibility of lean years. The same insecurity affects archaeologists when they note that working conditions are still not up to par in a profession that has been practised in Québec for 40 years.
HADE, I. Note de recherche. « De l’école à la guerre : le Petit séminaire de Montréal (BiFj-5) à travers la culture matérielle », p. 89-104.
Dans le cadre de la réalisation de la phase 4 du projet immobilier « 21e arrondissement » en 2017, Ethnoscop a procédé à une surveillance archéologique et à la fouille des contextes qui témoignaient de la vocation institutionnelle (1807 à 1861) et militaire (1862 à 1870) du site du Petit séminaire de Montréal (BiFj-5). Ces interventions archéologiques ont permis de mettre au jour un grand nombre de vestiges architecturaux et une remarquable collection d’artefacts et d’écofacts. À travers ces contextes archéologiques, la mise en lumière d’objets sélectionnés jette un éclairage ciblé sur la vie quotidienne des Sulpiciens et de leurs élèves, ainsi que sur le bref passage des militaires qui ont occupé les lieux du Petit séminaire.
In 2017, as part of Phase 4 of the “21e arrondissement” condo project in Montréal, Ethnoscop monitored and excavated contexts bearing witness to the institutional and military roles played by the Petit séminaire de Montréal (BiFj-5) site from 1807 to 1861 and from 1862 to 1870, respectively. The fieldwork uncovered numerous architectural remains and a remarkable collection of artifacts and ecofacts. Objects selected from archaeological contexts explored during the fieldwork shed light on the daily life of the Sulpicians and their students, as well as on the presence of the soldiers who briefly occupied the Petit séminaire site.
GATES ST-PIERRE, C. « Entrevue croisée avec Jean-François Moreau et Pierre Desrosiers », 105-118.
Né en 1949 à Louvain (Belgique), Jean- François Moreau a enseigné l’archéologie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Né en 1953 à Saint-Hyacinthe, Pierre Desrosiers a principalement œuvré au sein du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ).