L’archéologie de la Nouvelle Ferme et la construction identitaire des Canadiens de la vallée du Saint-Laurent, 2005

$20.00

Hélène Côté

2005

Archéologiques

Collection Mémoires de recherche 2

Vous êtes membre ? Rendez-vous dans la zone membre pour avoir un code promo vous offrant 15% sur tous les articles promotionnels et les publications !

65 en inventaire

Description

Résumé

Construite en 1668 par Pierre Bécart de Granville, la ferme seigneuriale de la Petite île aux Oies est occupée successivement par des métayers et les seigneurs de l’île durant la période du Régime français.

Trois années intensives de fouilles archéologiques ont permis la mise au jour de nombreux témoins de la vie rurale aux XVIIe et XVIIIe siècles. Toutefois, la variation dans le corpus archéologique du site de la Nouvelle Ferme exigeait une étude approfondie pour en découvrir la signification. Ainsi se posait la question : étions nous en présence de changements dus à des facteurs matériels, qui ne re?étaient aucune valeur particulière, ou plutôt devant des manifestations d’un changement identitaire chez les habitants de la Nouvelle Ferme ? L’hypothèse à la base de cette étude supposait que ces variations dans l’assemblage archéologique résultaient de mouvances au cœur de l’identité des occupants du site à l’étude. L’analyse du corpus archéologique a démontré que les habitants de la Petite île aux Oies ont remis en question plusieurs structures sociales métropolitaines et ont ainsi développé, en parallèle à une vision du monde différente, de nouvelles façons de faire.

Toutefois, il fallait s’assurer que ces observations se vérifient à une échelle plus large, soit celle de la vallée du Saint-Laurent. L’étude de sites comparatifs occupés durant la même période, mais par des groupes socio-économiques différents, est venue confirmer l’hypothèse selon laquelle les habitants de la colonie se distingueront des métropolitains par l’adoption d’une nouvelle identité.

Ces éléments de distanciation par rapport aux Français apparaissent sous la forme d’un esprit égalitariste, encouragé par des règles telles que la Coutume de Paris et par le cadre moins lourd que représentait le régime seigneurial dans la colonie. Enfin, les colons ont beaucoup appris des Amérindiens, particulièrement en ce qui touche à l’exploitation de l’environnement. Ces quelques éléments ont donc permis aux habitants de la vallée du Saint-Laurent qui manifestaient un esprit d’entreprise l’obtention d’un statut économique beaucoup plus enviable que tout ce qu’ils auraient pu espérer dans la métropole. De là à développer un esprit d’indépendance face à l’élite coloniale, il n’y avait qu’un pas qui semble avoir été franchi par les habitants de la Nouvelle-France.