Description
Tables des matières
La partie peu visible d’un assemblage archéologique : le microdébitage
Yves Chrétien
Les résidus de la taille de la pierre constituent habituellement la partie d’un assemblage préhistorique qui est peu ou pas analysée. À plus forte raison, le microdébitage, qui compose la partie pour ainsi dire invisible d’une population d’éclats, est encore plus mal connu. Pour comprendre la nature et le potentiel d’interprétation du microdébitage, une collection expérimentale fut produite et comparée à un échantillon archéologique. L’analyse des deux collections et les rapprochements effectués avec d’autres études sur le sujet démontrent le rôle que peut remplir une méthode d’analyse pratique du microdébitage. Ainsi, la simple récupération de quelques échantillons de sol sur un site peut livrer des informations impossibles à obtenir autrement.
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Chipping debris is the part of prehistoric assemblages that is usually studied very little, if at all. As a result, knowledge about microdebitage, or the « invisible » portion of flake populations, is extremely limited. To understand the nature and interpretive potential of microdebitage, an experimental collection was put together and compared with an archaeological sample. This study, coupled with parallels drawn with other studies on this subject, shows the role a workable method for analyzing microdebitage can play. When such an approach is applied to even a few soil samples taken from a site, it can yield information that is impossible to obtain otherwise.
Un témoin du commerce des fourrures au XVIIIe siècle en Abitibi : le poste de traite de “ Pano ”
Christian Roy
Les fouilles archéologiques récentes réalisées sur le site de l’ancien poste de traite de « Pano » (DdGt‑30), le plus vieil établissement euro-canadien découvert à ce jour en Abitibi, jettent un nouvel éclairage sur le commerce des fourrures dans cette vaste région. Les ouvrages architecturaux mis au jour et plus de 31 000 objets témoins ont permis de reconstituer l’organisation spatiale de ce comptoir, érigé pendant le deuxième quart du XVIIIe siècle, et
d’en définir les principales aires d’activités. Enfin, la distribution de certaines catégories significatives d’artefacts et d’écofacts révèle non seulement la fonction des bâtiments, mais apporte également des précisions sur l’usage des zones périphériques qui auraient servi tant aux traiteurs qu’à leur clientèle amérindienne.
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Recent archaeological work on the site of the former “Pano” trading post (DdGt‑30), the oldest Euro-Canadian settlement discovered to date in Abitibi, has shed new light on the fur trade in this vast region. Based on the various structures and the more than 31 000 artifacts found, it has been possible to reconstruct the spatial organization of the post, which was built in the second quarter of the 18th century, and to define its main activity areas. The distribution of certain significant artifact and ecofact categories not only reveals the function of a number of buildings, but provides information on the function of peripheral areas used by both traders and their Amerindian clientele.
Les objets archéologiques au musée
Sara Arsenault
La réalisation d’une exposition archéologique de petite taille a été l’occasion d’étudier l’arrimage de l’archéologie et de la muséologie, plus particulièrement le traitement des témoins archéologiques en contexte muséal. Une revue de la littérature sur le sujet permet de définir le statut idéal de l’objet archéomuséal et de concevoir une grille d’analyse. L’application de la grille à trois expositions archéologiques prouve qu’il existe des approches différentes et permet d’établir une nouvelle typologie. Les trois approches identifiées sont les expositions généralistes, archéomédiatives et interprétatives.
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The mounting of a small archaeological exhibition provided an opportunity to study the link between archaeology and museology, especially in regard to the treatment of archaeological material in a museum context. A review of the literature on this subject made it possible to define the ideal status of archaeomuseum pieces and to design an analytical framework. When the framework was applied to three archaeological exhibitions, it demonstrated that three different approaches exist and prompted the creation of a new typology. The three approaches identified are general exhibitions, « archaeological mediation » exhibitions and interpretive exhibitions.
Note de recherche :
Découverte d’une nouvelle composante archéologique (CcFc- 4) de l’Archaïque laurentien à l’est de Trois-Rivières
Michel Plourde
Un inventaire archéologique dans un corridor prévu pour l’aménagement d’une conduite de gaz a mené à la découverte, dans un champ labouré de la municipalité de Champlain situé à 1 km du Saint-Laurent, d’objets en pierre taillée et d’un foyer déstructuré. Située dans contexte géomorphologique plutôt ambigu et dépositaire d’un seul artefact diagnostique, cette petite composante a été interprétée comme un bivouac occupé à l’Archaïque laurentien (entre 3000 et 2200 av. J.‑C.) et ce, en dépit de l’obtention d’une datation radiocarbone ciblant un épisode de la préhistoire récente caractérisé par l’utilisation, par les Iroquoiens du Saint-Laurent, des terrasses situées en retrait du fleuve. Sous des dehors modestes, cette composante simple, qui s’ajoute à une mosaïque de sites généralement plus volumineux et plus complexes, apporte ainsi une contribution inédite à la préhistoire trifluvienne.
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An archaeological survey of the projected corridor of a natural gas pipeline led to the discovery of chipped stone objects and a dismantled hearth in a ploughed field 1 km from the St. Lawrence River in the municipality of Champlain. This small component, which is situated in a somewhat ambiguous geomorphological context and contained only one diagnostic artifact, has been interpreted as a bivouac occupied during the Laurentian Archaic (between 3000 and 2200 B.C.), even though it yielded a 14C date associated with a recent prehistoric episode in which terraces slightly back from the river were used by St. Lawrence Iroquoians. Despite the modest nature of CcFc‑4, as compared to larger and more complex neighbouring sites, this component constitutes a major contribution to the prehistory of Trois-Rivières.
Un petit soupçon dans la Petite Nation : la découverte d’une pierre aviforme en Outaouais
Roland Tremblay
Une pierre aviforme a été trouvée de façon fortuite dans la rivière de la Petite Nation, en Outaouais, à l’été 2003. Les découvreurs ont alors avisé les archéologues, nous fournissant ainsi l’occasion de constater l’état exceptionnel et l’importance de la pièce. Cette note de recherche fait la description de cette pierre aviforme, la sixième seulement retrouvée au Québec à ce jour. Le contexte de la découverte suggère qu’elle pourrait provenir d’un site archéologique inconnu datant du Sylvicole inférieur et situé à proximité du lieu où elle futtrouvée.
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During the summer of 2003, a birdstone was discovered by chance in the Petite Nation River, in the Outaouais region of southwestern Québec. The discoverers contacted archaeologists who in turn had the opportunity to observe the excellent condition as well as the importance of the object. This short paper describes the birdstone, only the sixth found to date in Québec. The context of the discovery suggests that there might be an unknown Early Woodland archaeological site in the vicinity of where the birdstone was found.
Un portrait technologique de l’argilite de Cobalt au site Arno (DaGt-9)
François Guindon
L’argilite de Cobalt est une matière commune sur les sites préhistoriques de l’Abitibi- Témiscamingue et du nord-est ontarien. Parmi ceux‑ci, le site Arno (DaGt‑9), situé sur la rive sud de la baie à l’Orignal du lac Opasatica, renferme une collection importante d’objets d’argilite. Cette étude présente les résultats d’une analyse technologique effectuée sur le débitage et l’outillage d’argilite de ce site. Une caractérisation pétrographique complète le tout.
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Cobalt argilite is a raw material which often occurs on prehistoric sites of the Abitibi- Témiscamingue area and Northeastern Ontario. The Arno site (DaGt-9), located on the south shore of the Baie à l’Orignal, Opasatica Lake, contains a large proportion of argilite. This paper presents the results of a technological analysis of the argilite tools and debitage from this site. A petrographic characterization completes the analysis.